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COVID-19

22 février 2021 : l’heure de vérité

Frédéric Lasnier
Frédéric Lasnier
Chief Executive Officer

Alors que l’Europe s’approche du premier anniversaire de la pandémie de Covid-19, arrive aussi le moment de vérité pour les scénarii que les uns et les autres ont élaborés, optimistes ou négatifs. Un triple tournant en fait : celui du vaccin bien sûr, connecté à la question de l’immunité de masse, et le retour prochain de saisons plus favorables dans l’hémisphère nord.

Et donc c’est entre autres le cas de mon scénario principal, celui dans lequel je continue à croire le plus, à savoir une détente virale à partir de la fin du printemps et une détente économique, compte tenu des anticipations des acteurs économiques, à partir de mars, que l’on soit confinés ou non dans l’hémisphère nord.

J’ai toutefois fait un papier il y a quelques mois, basé sur une analyse plus historique des pandémies. Ce scénario est plus inquiétant puisque leur durée moyenne est de 3-4 ans.

Évidemment la destinée économique n’est pas la même dans l’un et l’autre cas. La destinée politique, voire historique, pourrait également nettement diverger.

J’ai donc décidé de qualifier la période qui s’ouvre de Moment de Vérité. Nous allons savoir très bientôt si nous sortons du tunnel ou au contraire, si nous prolongerons notre voyage dans la tristesse et le néant.

Moment de Vérité

Il va y avoir plusieurs moments-clés en fait, plusieurs faits vérifiables, qui vont enflammer les médias, les politiques, les commentateurs, tous ces gens qui vivent de la confusion et non des faits.

Ces faits, aussi finement que l’on les suive, peuvent s’obstiner à diverger à tout moment, et nous montrer que même l’approche la plus scientifique, la plus rigoureuse, ne synthétise pas forcément l’avenir.

Pour ma part, j’ai bâti mon schéma économique sur la gouvernance du virus et les intérêts de long terme de l’industrie financière, l’arrière banc des banques centrales, tout en le corrélant aux phases essentielles de la pandémie, pour ce qu’elles avaient de prévisible, à savoir une aggravation nette en hiver, quand les gens vivent en atmosphère humide et à l’intérieur. Rien d’original, juste l’observation scientifique toute simple des coronavirus.

scénario évolution covid

Jusqu’à ce jour, la situation s’est déroulée comme ce schéma le prévoyait. Mon analyse économique également a parfaitement tenu la route. Les pays de l’hémisphère nord évoluent entre -4 et -12.8% sur l’année 2020. Les meilleurs sont à rechercher au Danemark, en Norvège et aux US. Les moins bons sont dans l’ordre l’Espagne avec -12.8%, le UK avec -11.3%, l’Italie (-8.8%) et la France (-8.3%). 4 pays dont on oublie souvent de dire que ce sont des hyper destinations touristiques, particulièrement impactées.

Pour chercher à comprendre le mécanisme de ce moment de vérité, il faut d’abord chercher les instants de vérité à venir. En voici une liste qui doit expliquer 80% de ce qui va se produire :

  • Effets visibles de l’incroyable opération de vaccination israélienne.
    À la vitesse actuelle, Israël devrait entrevoir les premiers effets de sa campagne dans 3 semaines ! D’autant plus que la population a énormément été touchée récemment. Les taux de prévalence devraient, si tout fonctionne comme prévu, s’effondrer d’ici à la mi-mars-début avril. Ce sera le phénomène le plus observé par les médias de la planète dans les semaines qui viennent.
  • Le premier grand pays par sa population qui atteindra ce moment de grâce, devrait être le UK dont le passage du seuil de 25% de vaccinés devrait se faire à un moment où 15% de la population au moins aura été touché par le virus. Autrement dit, vers la mi-mai, début juin, le UK serait sorti de la crise, puisque de fait, plus de 40% des gens sera immunisé. Pour le reste de l’Europe, le même moment ne sera atteint que vers septembre/octobre, voire décembre. Comme quoi on peut choisir son destin. Mais pour cela il faut prendre des décisions vite et les implémenter vite. L’Europe continentale paiera très durablement les conséquences de sa lenteur vaccinale dans cette crise.
  • L’accélération de l’apparition des variants et leur rapport aux vaccins existants.
  • La fin du printemps. Aurons-nous comme l’année dernière, un climat extrêmement favorable ? L’effet du soleil sera-t-il suffisant pour contrer le flux incessant des contaminations ?
  • Économiquement, les nouvelles aides économiques, en particulier aux US, vont-elles porter effet ? À ce stade, le travail des banques centrales et des gouvernements mondiaux, communément inspiré par la nécessité, a fort bien réussi à contenir la crise. Est-ce que cela tiendra encore en Europe quand les Américains, les Anglais et les Asiatiques, tous guéris, vont retirer leurs aides ?

Je me demande si l’Europe de la lenteur vaccinale a bien réalisé que les US sont déjà en croissance et que la Chine, qui a regagné sa vitesse de croisière, s’apprête maintenant à surperformer son rythme moyen. L’Européen conçoit l’épreuve comme une fatalité, l’Américain comme un challenge, le Chinois comme une mission. Évidemment il n’advient pas la même chose des 3 à la fin. La complainte de Bruxelles à l’égard des labos est odieuse, tout simplement. Ça ne m’empêche pas d’admirer le choix d’un programme unique à l’échelle du continent. C’est beau, mais il fallait le faire dans un esprit premier : premier acheteur, premier à déployer, premiers vaccinés.

L’Europe, en tous cas, considérant le choix des rythmes de campagne, va devoir assumer entre 2 et 5 trimestres de retard sur l’objectif de l’immunité collective et plus encore dans la reprise économique.

Fin juillet, 70% du PIB mondial sera sorti de toute crise sanitaire, et pourra redonner libre cours aux échanges, pendant que les Européens seront encore sous le coup de nombreuses restrictions. Les écarts de croissance sont déjà, et resteront vertigineux pendant un bon moment.

Cette période comptera dans l’histoire comme celle du rattrapage économique de la Chine sur l’Occident. Peu de commentateurs le disent. Mais une page de l’histoire économique chinoise s’apprête à se tourner.

On ne parle là que du scénario favorable.

Si en revanche un ou deux variants très agressifs venaient à sortir du spectre des vaccins, ou pire, que dans 8 semaines, Israël venait à connaître une forte vague, pas de doute que les anticipations positives disparaîtraient, pour laisser la place à une vague de pessimisme inconnue depuis mai 2020. Ces hypothèses consternantes ouvriraient la voie à l’entrée dans les visions classiques des grandes pandémies, à savoir un schéma sur 2 à 4 ans, qui comme je l’avais écrit précédemment, provoquerait d’énormes disparitions économiques, des secteurs entiers, sans compter les risques politiques que provoque une très longue période d’enchaînement de catastrophes.

Ce scénario, je le présente dans mon deuxième schéma ci-dessous, mais je ne vais pas détailler de tactiques d’adaptation à ce stade. Je le ferai si je vois par exemple que la campagne israélienne ne produit pas les effets escomptés. Quelles qu’en soient les raisons.

scénario impact économique covid

Revenons donc au scénario 1, celui d’une sortie de crise en 2021.

Que faire pour profiter de l’embellie avant les autres, que faire pour surprendre le marché et surclasser vos concurrents ?

J’insiste pour dire que pour un tas de raisons, essentiellement scientifiques, ce scénario est ultra dominant chez les spécialistes du risque, les épidémiologistes, les traders et les cartomanciennes. Cette confiance vient du fait de disposer de plusieurs vaccins, sur plusieurs technologies différentes et de nombreux vaccins à sortir encore.

Quant aux variants, la vision aggravée que nous avons aujourd’hui, sur la vitesse d’auto-production, elle ne vient pas du cœur du virus, ou de son génie particulier, elle vient de nos capacités de séquençage ADN. Il ne faut pas nous laisser abuser. C’est bien plus notre capacité d’analyse qui a explosé que la vitesse de mutation des virus ! Nous sommes victimes de l’effet loupe provoqué par une activité de séquençage sans précédent historique.

Dans cette probable évolution positive de la situation, le rebond qui se prépare devrait être encore plus fort que je ne l’avais prévu, la sortie de crise complète de certains pays, dont les US, devant se faire dès le début du T3. Mais finalement c’est aussi le cas de la Chine, du Japon, de la Corée, du UK et de la presque totalité de l’Asie finalement.

Comme je l’ai dit plus haut, je pense que près de 70% du PIB mondial sera totalement sorti de la crise fin juin. Je n’avais pas anticipé une telle vitesse. Je pense que dans cette zone, nous verrons dès le deuxième trimestre des croissances phénoménales, avec un point d’orgue au T3. Au T4, l’Europe, qui aura connu une amélioration rapide mais bien plus lente relativement aux Anglo-Saxons et aux US, connaîtra à son tour une accélération très violente.

Regardez en replay mon intervention dans PentaLive, où je vous parle des actions à mettre en place pour bien profiter du rebond.

Quelle partition pour les entreprises ?

Pour les entreprises de l’hémisphère nord, il va falloir targueter autant que possible les univers anglo-saxons et asiatiques. La semaine dernière, un patron relativement connu de la tech française, me faisait part de la forte reprise en Chine, pendant que je lui disais que nous faisions en ce moment même 30% d’organique aux US. CQFD donc.

C’est le moment de préparer votre offre pour ces pays, ils vont se noyer dans un bain de cash et d’optimisme dès le 10 mars ! Raffinez vos tactiques commerciales, les clients seront là. Sont là.

En Europe continentale, l’Allemagne et la France ont bien géré la pandémie à ce stade. Mais les restrictions resteront nombreuses et peuvent même augmenter compte tenu de l’extrême lenteur d’administration des doses vaccinales. L’Europe de l’Est a quasiment éteint le virus et les cadences industrielles vont reprendre. Je m’attends à un super T2 en Europe de l’Est. Connectée à l’industrie allemande, exportant ses produits de luxe dans les zones euphoriques, elle va performer. L’Europe de l’Est va profiter intensément en 2021-2022 de son statut de réservoir de compétitivité, en zone de libre-échange !

L’Allemagne, l’Europe centrale et orientale sont donc des zones à marketer également au T1 et T2. Le UK, l’Europe de l’Ouest et la Scandinavie ne commenceront vraiment à sentir les effets qu’au T2. En revanche, le boom sera très intense pour nos amis brexiters, extrêmement affaiblis par la crise présente.

En France et dans toute cette zone donc, je conseille aux entrepreneurs d’adopter avec leurs clients locaux un discours de sortie de crise et d’investissement.

Les meilleurs d’entre eux feront aussi bien que les Anglo-Saxons pour profiter de l’énorme manne financière que les gouvernements, l’Europe et Joe Biden vont faire pleuvoir sur nos têtes. À vous entrepreneurs et décideurs, de savoir la préempter !

Haut les cœurs donc ! On en voit le bout ! Soyons attentifs aux premiers signaux en provenance du Moyen-Orient et du UK !
Si vous cherchez des conseils sur la stratégie à adopter et des sources d’inspiration pour traverser cette période, je vous invite à regarder notre série business PentaLive et nos tech talks PentaBAR.

Mon équipe de consultants est également prête à prendre le relais pour vous accompagner.

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