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Stratégie

Il n’y a pas de rémunération plus juste que celle qui combine salaire, capital et revenu du capital

Frédéric Lasnier
Frédéric Lasnier
Chief Executive Officer

Lorsque nous avons créé Pentalog en 93, nous avions à l’esprit que le développement de l’entreprise devait s’accompagner systématiquement d’ouvertures régulières du capital. Si cette affirmation reste tout à fait d’actualité pour moi plus de 20 ans plus tard, je dois avouer, et la faute en revenait certainement à nos 23 ans d’alors, que l’adverbe systématiquement, était un peu ambitieux. Tout le monde ne peut pas recevoir du capital. Parfois parce que le salarié ne veut pas comprendre ce que cela signifie et ne lui attribue pas la valeur que les actionnaires précédents lui ont donnée, d’autres en revanche ne participent pas suffisamment à l’aventure à laquelle la notion de capital est liée.

Les actions ne peuvent pas être pour tout le monde. Les notions de mérite et d’appartenance y sont indissociablement liées.

Nous avons commis beaucoup d’erreurs les premières années, mais pas assez pour nous empêcher de poursuivre la recherche d’un équilibre employé/actionnaire.

Pour le Groupe que je dirige, cette politique n’a jamais failli. Plusieurs personnes sont titulaires maintenant d’une vraie petite fortune en actions, qui leur rapporte régulièrement de l’argent. Mon propos est ici non pas d’expliquer comment ça marche ou comment l’on devient salarié actionnaire de Pentalog, mais plutôt pourquoi c’est terriblement juste, plus juste que tout autre formule de rémunération au mérite.

Il n’y a pas de rémunération plus juste que celle qui combine salaire, capital et revenu du capital

D’abord combien sommes-nous à posséder du capital ?

Entre ceux qui sont actionnaires et ceux qui vont le devenir incessamment, nous comptons 40 personnes, soit environ 5% de nos salariés. J’aimerais en avoir près du double, je l’admets. Mais ce chiffre est rare tout de même, particulièrement quand il concerne sans distinction les salariés d’un groupe international. Il concerne bien entendu des cadres, mais aussi des chefs de projets, des développeurs, des employés administratifs. Nous avons des associés dans tous les pays et toutes les unités de Pentalog ou presque. Il y a toujours eu 3 triggers à activer simultanément pour devenir actionnaire de Pentalog : une loyauté exceptionnelle, une honnêteté exceptionnelle, une contribution exceptionnelle.

Distribuer du capital impose de savoir partager la stratégie

Sur le long terme, et en particulier si je fais le bilan de la dernière opération conséquente, qui a eu lieu en 2011 (il y en a eu de petites depuis), l’impact est éminemment positif puisque sur 15 entrées au capital, seulement 2 ont quitté l’entreprise. Les autres ont renforcé leur contribution à l’accomplissement de la stratégie.

Voilà, encore une fois le mot essentiel : avoir une STRATEGIE et la faire partager. Personne ne suivra autant une stratégie que celui qui y est associé, à qui elle est expliquée et qui a la possibilité de la discuter.

La nôtre est une stratégie d’efficacité économique supérieure à la moyenne, qui dégage des cashflows supérieurs à la moyenne du secteur, tout en conservant un rythme de croissance organique supérieur à 20% par an. Nous sommes sur un rythme compris entre 25 et 30% en 2016 par exemple. Ces deux objectifs assurent au salarié actionnaire le respect maximal de ces 2 statuts :

  • Le salarié est comblé au sein d’une entreprise en pleine expansion qui crée des opportunités et des capacités financières pour satisfaire ses ambitions. Et de fait, Pentalog aura créé environ 120 postes nouveaux à la fin de cette année, dont environ 25 à 30 d’encadrants ou de bizdev. Un nouveau startup studio est en train de voir le jour alors que les 2 premiers ont atteint le point mort. Et le premier va re-subir une forte cure d’anabolisants dans les mois qui viennent.
  • L’actionnaire touche des dividendes raisonnables et capitalise sur la valeur d’une entreprise qui simultanément croît et performe. Je crois, contrairement à toutes les petites bêtises dogmatiques de ceux qui regrettent de n’être pas nés en Californie que délivrer un dividende est une chose particulièrement saine, particulièrement quand tes actionnaires sont des salariés. Capitaliser de la trésorerie au-delà de ce que ta R&D et ton marketing sont capables de produire n’a pas vraiment de sens et le projet personnel de tes salariés ne s’exprime pas forcément à un terme infini ou dans un risque maximal.

Nous proposons donc à nos salariés une sorte de couteau suisse pour s’adapter à leurs attentes, dans une boîte décomplexée sur le thème de l’efficacité économique. Le discours tenu à tous est le même. Si nous accomplissons notre stratégie, nous serons vraiment rentables et ils toucheront. Si nous faisons de la croissance et de la renta, nous vaudrons cher le jour de la vente de Pentalog (ne fantasmez pas SVP). C’est là encore une question d’honnêteté à l’égard de toutes les parties prenantes. Je rappelle que toutes les équipes de production software de Pentalog (actionnaires et non actionnaires), en plus de leur salaire mensuel, touchent trimestriellement des primes d’efficacité individuelles et collectives, et, une fois par an, quand l’entreprise atteint ses objectifs financiers, nous versons l’équivalent d’une prime d’intéressement.

Ceux qui sont actionnaires bénéficient en plus d’une rémunération de leur capital via le dividende.

Même si nous aussi nous avons des tables de ping pong chez Pentalog, notre objectif n’est pas d’avoir des champions de cette discipline, et d’être la boîte la plus cool du monde, même si nous le sommes presque ☺. Notre objectif RH est de pouvoir assurer à tous ceux qui le méritent, qu’un modèle de partage de capital, dans une société pratiquant le dividende, est tout simplement le plus proche de ce que cherche depuis toujours l’individu paradoxal qu’est l’homo occidentalis. Grégaire dans son besoin de partager les risques de l’activité, grégaire aussi parce qu’il a besoin de communiquer, il devient individualiste dès qu’il s’agit de rêver, de se projeter loin, de se positionner dans la société, voire de s’affranchir. La combinaison salariat/capital est la seule qui puisse satisfaire cet individu multi facette. La seule aussi qui sur le plan de la justice et du respect assure à chacun de ceux qui font l’effort financier, intellectuel et physique, d’investir et de s’investir, de toucher la rétribution de ce supplément de travail et de ressources personnelles.

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