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Quand un décideur donne l’impression d’avoir tout faux… souvent il a tout bon !

Cyrille de Lasteyrie
Cyrille de Lasteyrie
VP of Company Culture

Ce qui est fascinant dans ce 1er épisode de The Decision avec Bruno Larvol, le CEO-fondateur de Larvol (Californie), c’est qu’on découvre que le solide dirigeant d’une entreprise très sérieuse de 150 personnes a pratiquement coché toutes les cases de « ce qu’il ne faut surtout pas faire » quand on décide de changer de signature.

Une décision née d’une envie personnelle (était-il pourtant essentiel d’opérer ce changement ?), une seule piste proposée (« crazi for health », et pas d’autres propositions pour comparer), un accident orthographique (crazi au lieu de crazy), un appel aux réseaux sociaux (foule qui n’a pas été briefée, ne connaît pas les enjeux, n’est pas concernée), l’appel à un ami (et le danger du conseil subjectif affectueux), et enfin un basculement total vers une autre idée au dernier moment. Un processus autoritaire mêlant intuition, impertinence, hasard et volonté.

Et bien je souscris à 100% à ce processus.

The Decision

Non seulement je souscris mais je pense qu’il faudrait montrer cet épisode dans toutes les écoles de commerce/design/communication/management de la planète. Pourquoi ? Pour que les futurs consultants et créatifs en tous genres se préparent au monde réel. Dans la grande majorité des cas, c’est ainsi que se prennent les décisions. Loin de l’image hollywoodienne des allers-retours méthodiques, des présentations PowerPoint, des études de marché épaisses reliées en plusieurs exemplaires, des maquettes en cartons présentées par des créatifs stressés comme des cochons d’Inde sous acide.

Non, dans le monde réel, le patron prend tous les risques, alors c’est lui décide. De surcroît s’il a fondé l’entreprise. Bruno Larvol possède naturellement aux yeux de tous l’autorité du père, il est le Jedi. Et il existe entre le père-Jedi et son marché un lien invisible et impalpable qui ne rentre pas dans les cases des SWOT (Strengths – Weaknesses – Opportunities – Threats) en tous genres. Ce lien qui tient du rapport de l’artisan à la matière doit être maintenu en continu, en réglant minutieusement toutes les manettes : le produit, le prix, la techno, les équipes, la réputation, l’image, la tag line… Un seul de ces réglages dysfonctionne et soudain le fil se tend ou se détend et ce n’est bon pour personne. Le chef d’entreprise-fondateur est celui qui sent et parfois même ressent l’ensemble de ces manettes dans sa chair.

Et ce n’est pas tout. Il y a cette petite part d’ego, humaine, très humaine. On sent à l’écouter entre les lignes le plaisir subtil d’affirmer une forme de leadership. Ce plaisir-là n’est pas sale, il vaut de l’or pour une entreprise. Qu’à la fin on obtienne en signature « Semper tigris » ou « Mes genoux sur la table de ping pong », je dirais presque que l’on s’en moque. Je dis bien « presque », il ne faut pas exagérer quand même. Parce que l’impulsion que Bruno Larvol donne à cet instant à l’entreprise est palpable. Il est en phase avec son marché, il véhicule une volonté perceptible, il défend des arguments qui se tiennent, et il impose un état d’esprit.

Dans le cas présent, Bruno Larvol a tous les pouvoirs. Mais ce n’est pas si rare. Des milliers d’entreprises fonctionnent sur ce modèle et rencontrent ces mêmes enjeux. Évidemment, plus les entreprises grandissent et plus le pouvoir se dilue. Plus le pouvoir se dilue, plus la décision devient longue et consensuelle, nécessite des analyses, des études, des consultants stressés, des comités et des avis contraires. À la fin, très souvent, on perd même l’envie de savoir pourquoi on se réunit, car tout ce qui compte c’est que tout le monde soit rassuré. Bruno Larvol ne compte pas rassurer, il veut intéresser, surprendre, éveiller et capter. Je pense qu’il y parvient.

Pour en savoir plus sur la décision de Bruno Larvol, regardez l’épisode de The Decision :

Nous parlions de ce premier épisode avec Frédéric Lasnier, le patron de Pentalog qui connaît bien Bruno. Il disait que c’était aussi son quotidien. Pouvoir prendre une décision « pas terrible » le lundi (« crazi for health »), mais savoir entendre les arguments le mercredi et finalement aboutir à une décision géniale le vendredi (« semper tigris »). Ce cycle-là fonctionne sur tous les sujets, tous les jours, c’est ce qui rend les décisions passionnantes. Nous misons lui et moi sur le fait que dans 5 ans cette signature sera toujours là. RDV pris avec Bruno Larvol.

Autre rendez-vous, plus proche de nous, c’est vendredi prochain pour le deuxième épisode. Nous découvrirons une autre décision importante : comment le dirigeant-repreneur de CONFORMit, une société canadienne, a fait passer l’ensemble de l’organisation en mode agile, jusqu’à faire de l’holacratie une philosophie de travail et même de vie. Cela n’a pas été simple, semble-t-il. Hâte de l’entendre.

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