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Développement front-end, back-end

Quelle place pour les nouvelles technologies dans le système de santé de demain ?

Dan Deusan
Dan Deusan
Head of Business Development

Je suis allée la semaine dernière à une conférence parlementaire sur l’E-santé organisée par 2 députés de la Commission des Affaires Sociales et avec des intervenants de l’ASIP (1), de l’Agence Nationale de Santé (ARS), la CNIL, des directeurs de projets de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) entre autres. Le sujet me semblait intéressant, vaste et complexe. Je n’ai pas été déçue même si au terme de cette conférence je n’ai pas eu la réponse à la question thématique de cette journée car le problème – et oui il y en a – n’est pas forcément lié aux technologies mais à des problèmes de fond qui pénalisent au final le patient c’est à dire vous et moi. Les problèmes rencontrés par les différents intervenants sont clairement d’ordre organisationnels, financiers et politiques, qui obligent les différentes instances impliquées dans cet immense projet E Santé de « bricoler » au quotidien.

Mais qu’est ce que L’E-santé, quels sont les enjeux et les problématiques ?
Tout d’abord la définition de l’E-Santé n’a pas forcément été très claire pour tout le monde car les intervenants parlaient également beaucoup de télémédecine. Mais en fait l’E-santé n’est qu’une enveloppe globale pour définir le numérique , la télémédecine en faisant partie comme d’autres services de santé liés aux patients. La télémédecine se doit de garantir l’accès aux soins pour les patients quel que soit le lieu géographique (et ceci est d’autant plus vrai pour les zones où la désertification des professionnels de santé est important), pour offrir une meilleure couverture médicale sur le territoire, mais aussi améliorer la qualité des soins tout en maîtrisant les dépenses de santé.

A très court terme les pratiques vont changer, un peu par obligation, puisque les hôpitaux vont déporter une partie de leurs activités en ville – c’est à dire auprès de médecins généralistes ou spécialistes– donc la mise à disposition des informations sur le patient va être indispensable. Ce changement devait être supporté par la mise en place du Dossier Médical Personnalisé (DMP). Le DMP est un outil d’échanges de données de santé entre professionnels et qui est censé améliorer la coordination des soins. Malheureusement le DMP a du faire face à des limites techniques, organisationnelles et culturelles comme le manque de Haut Débit mais aussi une problématique liée à la rémunération du professionnel de santé qui « réalise » un acte de soins à distance ou encore des interrogations sur la confidentialité et la sécurité des données médicales.
Mais pourquoi le DMP ne fonctionne toujours pas malgré un démarrage en 2003 et une phase de déploiement prévu pour cet automne ?
A priori simplement parce que le projet n’est pas supporté par les Pouvoirs Publiques et qu’après ce changement de gouvernement le projet est à nouveau audité alors que le gouvernement précédent était prêt à le déployer !! Seul le support régional – via les Agences Nationales de Santé (ARS) ou via des groupements de coopération sanitaire- a permis le développement du DMP dans certaines régions comme en France-Comté ou en Picardie.
Mais l’E-santé ne fonctionne pas non seulement à cause de problèmes financiers mais aussi parce que ce projet est géré régionalement avec un manque réel de gouvernance nationale, que la problématique liée à la confidentialité des données n’en est pas forcément une puisque le dossier pharmaceutique déjà implémenté en France s’appuie à peu près sur le même principe.

Il est clair que le chantier autour de la E-santé est vaste : entre modernisation, sécurité, problèmes budgétaires et politiques, changement des mentalités, je pense qu’il est nécessaire de communiquer et d’être présent auprès des organismes publics ou privés pour échanger et expliquer ce qui peut être fait.


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