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Stratégie

Et si 2023 était une année bien moins mauvaise que prévue ?

Frédéric Lasnier
Frédéric Lasnier
Chief Executive Officer

Au mois de septembre 2022, j’avais identifié dans un post Linkedin une série de raisons pour lesquelles la fin de l’année s’avèrerait bien moins mauvaise que prévue, et pourquoi, potentiellement, l’économie mondiale pourrait même commencer à freiner sa détérioration, voire à rebondir sans passer par la récession. Cette prévision s’est avérée juste et se confirme aujourd’hui (à l’exception du Royaume-Uni, qui est désormais officiellement en récession).

Pour notre secteur digital, les effets sont variables en fonction de la dangereuse proximité de chaque entreprise au secteur du retail et à la consommation des ménages. Nous avions pointé dès le mois de juin le risque e-commerce et celui du secteur du paiement. Pour des raisons de montée des taux, nous avions également pointé des risques sur les cryptos, lesquels se sont trouvés amplifiés par les éternelles escroqueries qui continuent inlassablement de plomber ce secteur (et malheureusement ce n’est pas fini).

La pépite Made.com : toute la dureté du marché.

Nous avons nous-mêmes été frappés par la disparition de Made.com, une entreprise que nous avons adorée et avec qui nous avons collaboré pendant près de 9 ans, jusqu’à la voir atteindre des centaines de millions de livres sterling de revenus.

Que cela soit dit ici, l’aventure Made.com a été l’un des plus beaux parcours du e-commerce européen. Cette équipe ne méritait pas ça. Mais l’enchaînement Brexit/Pandémie/Pénuries/Inflation a été trop dur à encaisser pour cette entreprise de croissance.

D’autres de nos clients dans le SaaS de paiement, les fintech, le retail ou les cryptos ont souffert également et nous ont annoncé des contractions d’activités.

Les signaux les plus noirs s’éloignent, il faut accélérer la machine à chance !

Le mot « pourparlers » est apparu dans le vocabulaire de Moscou, et même celui de Kiev, le front s’est stabilisé et la Russie ne pourra pas aller plus loin ; le verbatim du nucléaire a disparu depuis plusieurs mois, les pénuries reculent, la Russie veut revendre du gaz à l’Europe, la panne énergétique a été évitée et va disparaître des préoccupations, au moins jusqu’à juillet. L’inflation marque le pas partout… et l’économie mondiale, repliée autour de +1,7%, résiste.

Dès lors, alors que les taux sont haut, il faut parier sur la productivité pour être performant. Et d’ailleurs, n’avez-vous pas remarqué que malgré la hausse des taux… l’investissement reste haut ? Nous sommes revenus temporairement dans l’économie d’avant : celle des taux positifs. C’est plus dur pour les fonds d’investissement… et plus facile pour les banques. C’est plus dur pour les startups, « un peu plus facile » pour les entreprises. La roue tourne, c’est tout. Mais il faut savoir tourner avec elle pour embrasser les nouvelles opportunités !

De l’action, de la pédagogie et de l’audace !

En premier lieu, il faut savoir parler à des entreprises qui souffrent plus que les autres. Il faut donc adapter nos offres (mix prix-produit) mais aussi le wording de nos offres, très vite, sans se poser des questions pendant des mois.

Ensuite, il va falloir de la pédagogie ! Oui, la reprise sera digitale. Comme pour la pandémie. Il n’y a pas de meilleur go-to-market que le digital, il n’y a pas de meilleur produit que le digital, il n’y a pas de meilleur service que le digital.

Et vous savez quoi ? Au Q2, les entreprises vont s’apercevoir que l’horizon s’éclaircit vraiment. On parle chez Gartner de rattrapage de 2022. Les crises que nous connaissons depuis 3 ans sont courtes et brutales. Elles redistribuent les cartes aux plus audacieux (si les chiffres vous intéressent, l’encadré ci-dessous résume les conséquences positives de nos choix en 2022).

Pour toutes ces raisons et parce que j’y crois, je souhaite à tous les managers et les entrepreneurs audacieux, une merveilleuse année 2023 ! Faîtes tourner la machine à chance à plein régime et elle vous servira !

Accélérer quand tout le monde freine : +20% au T4, +36% en 2022

Malgré les prévisions alarmistes et l’ambiance générale, nous avons continué à nous déployer, à investir dans l’outil de production, dans le marketing et les ventes. Nous avons cru en cette hypothèse de conjoncture meilleure que prévue, tout en demandant bien entendu à nos équipiers de redoubler d’efficacité.

Dans ce contexte, la fin d’année s’est avérée extrêmement positive quant aux nouvelles signatures et le carnet de commandes a rejoint ses plus haut historiques de début 2022.

Résultat : 20% de croissance organique au T4 et 36% sur l’ensemble de l’année 2022.

Bien sûr le T1 2023 ne sera pas le plus élevé que nous ayons connu (T1 2022 à +40%), mais il sera néanmoins très élevé, avec une croissance à 2 chiffres.


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