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COVID-19

Covid-19 / mai-juin : Quelles tactiques de management devez vous adopter ? Que font les autres entreprises ?

Frédéric Lasnier
Frédéric Lasnier
Chief Executive Officer

Ce post est la suite logique et chronologique de ma précédente proposition d’analyse économique Agile de la période et d’ébauche d’un framework de réaction pour les entreprises digitales, digitalisées, se digitalisant ou ayant l’intention de se digitaliser.

Que s’est-il passé depuis que j’ai sorti ce papier ? Est-il confirmé ? Où en sommes-nous ? À quelle vitesse les choses se passent-elles ? Peut-on commencer à envisager des dates de sortie de crise ?

Je préfère dire tout de suite que je ne répondrai pas dans cet article à la dernière question, même si j’ai des idées plus précises de l’évolution. Ce sujet restera hautement spéculatif. Faire des prédictions n’est pas la bonne manière de se préparer. Ce qu’il faut faire, c’est des hypothèses et les lier à des tactiques. C’est exactement l’esprit de ce papier.

Stratégie digitale - Covid-19

Où en sommes-nous de la crise ?

Première quasi bonne nouvelle ! Sur ma prévision, je distinguais 5 phases pour cette crise. Nous avons dépassé la phase de sidération (1) et son abyssale descente aux enfers économiques. Nous avons pris un choc de 20 à 35% de PIB selon les pays.

Nous avons aussi dépassé la phase 2 « Flicker of hope – les lueurs d’espoir », qui a tenu le temps de la stabilisation de la pandémie et le commencement de sa décrue, en gros jusqu’aux derniers jours avant le déconfinement. Ce plateau viral a constitué la base de rebond et les plus hardis d’entre nous ont commencé à agir dès le début de cette phase, alors que la chute se poursuivait.

Personne ne l’a vu et surtout pas les médias, même économiques, mais la chute s’est ralentie en avril comparée aux deux dernières semaines de mars. On est passé en France de -32 à -27% en avril. Ça ne vous parait rien, et c’est un résultat épouvantable en soit. Mais en lecture dynamique, cela représente un rebond économique de 18,5% en quelques semaines ! C’est bien la base du fameux mouvement de rebond attendu !

+52% dans le e-commerce américain !

Ce chiffre donne le vertige quand on pense qu’il se produit dans une chute du PIB de 20% aux US environ. Les autres acteurs sont absolument asphyxiés. Dites-vous que nous n’avons pas les chiffres des géants du logiciel et de plateformes web là-dedans.

2 chiffres de plus : le Nasdaq est en hausse de plus de 2% depuis le début de l’année (alors que le Dow Jones plonge de 17%), les GAFAM en hausse de 17% à la Bourse.
Pour eux, le COVID-19_1 n’est pas une crise, c’est une accélération de leur destinée hégémonique et ils l’ont compris dès les premiers instants de la crise, en même temps que le comprenaient les meilleurs e-commerçants.

Ils ont investi à tout va et sous toutes les formes : offres gratuites, discounts, campagnes en veux-tu en voilà. Messages à caractère social ou explicitement mercantile, qu’importe ! Je pense qu’il y a très longtemps qu’on n’avait pas investi autant dans la communication des entreprises digitales !

Et quand on sait que ces boîtes-là sont des créateurs d’usage irréversibles, on sait déjà ce qui va se passer pour ceux qui restent tétanisés sans bouger.

Augmenter le budget digital de vos produits ou services digitaux : marketing et dev !

Les Américains sont les premiers que nous avons vu revenir significativement sur l’externalisation informatique de la plateforme Pentalog. De même que cette tendance a été confirmée par les requêtes Google. Toujours utile dans les tendances. Ils sont revenus après moins d’une semaine de confinement. Puis nous avons vu revenir les Européens et nous recevons deux fois plus de leads qu’avant le début de la crise.

En revanche, nous sommes surpris de voir les leads baisser sur le Freelance alors qu’il s’agit à coup sûr d’un véritable atout pour passer la crise.
Finalement, que vous soyez une entreprise e-commerce ou un retailer classique, une entreprise SaaS ou une entreprise de tourisme, vous devriez être à l’attaque.

Quelques exemples d’actions :

  • Le tourisme doit se concentrer sur la relocalisation des flux commerciaux. Comment croyez-vous qu’on a vendu un camping-car toutes les 15 minutes en France la semaine dernière ? En remplissant des coupons dans Télé 7 Jours ? Non, il y a des gens très rapides qui ont pensé que le budget vacances n’était toujours pas alloué alors que les routes et les campings rouvraient. Il n’y avait qu’à adapter les landing pages et acheter des adwords. Bravo aux plus rapides ! Les tours opérateurs américains ont inventé un mot : le staycation. You’re in vacation but you stay in the country ! Il faut refaire toutes les offres ! Un de nos leads concerne une entreprise de tourisme qui veut faire rester les Chinois en Chine ! Ils ont 2 mois pour réussir !
  • Augmentez et flexibilisez votre budget digital : faites comme les géants américains, capturez la croissance en limitant les risques grâce à l’outsourcing et au consulting. Les risques d’une deuxième vague virale, en particulier pendant l’automne ou l’hiver prochain sont tels que vous devez les prévenir en étant capable de réduire le budget de vos équipes tech et marketing. Mais pour autant, si vous ne prenez pas la croissance des mois à venir, cela pourrait être fatal à votre boîte. Le freelancing est une autre solution pour parvenir au même résultat.
  • Diversifiez vos équipes culturellement. C’est le facteur de succès numéro 1 au niveau mondial. Le remote est une fantastique opportunité pour réussir à recruter des talents partout dans le monde.

En règle générale, cette phase va durer encore plusieurs mois, probablement au moins jusqu’à fin octobre, où l’hypothèse d’un retour viral augmentera et culminera en janvier-février, comme avec la plupart des coronavirus. Le fait que la maladie soit au Brésil ou à Singapour en ce moment ne prouve pas que le rafraîchissement de l’air et l’augmentation de l’humidité ne jouent pas un rôle dans la propagation. L’Australie n’a vu son taux de contamination augmenter qu’à partir de l’automne austral alors que c’est une population qui bouge beaucoup et accueille aussi beaucoup de visiteurs.

Ça ne veut absolument pas dire qu’il ne se passera rien avant dans l’hémisphère nord. Mais si vous savez quoi faire pour octobre, soyez prêts également en juillet ! Nous ne savons pas si ça tombera, ni à quel moment. Mais articulez vos tactiques en fonction de ces hypothèses.

D’ici là, je recommande une accélération intense de la livraison de produits et services techno et une accélération des processus digitaux.

Lors du prochain round viral, si jamais il se produit, la chute des non-digitaux et de ceux qui n’ont pas réussi à rebondir dans le flux de croissance en cours, ne s’effectuera pas depuis le niveau de mars 2020, mais de plus bas. Il faut que les entreprises puissent compter sur un maximum de stratégies, de produits et de services digitaux à ce moment-là. Si elles ne le font pas, leur place sera occupée par quelqu’un d’autre.

Je redonne les chiffres :

  • +52% sur le e-commerce américain. Dans une économie qui fait -20.
  • Nasdaq +2,2%, Gafam +17%, DowJones -17%, CAC40 -33%. Moins la concentration technologique est forte dans un indice, moins il est résistant dans la crise.

Ne baissez pas les bras et envoyez les watts, tout en restant flexibles, car la suite pourrait à nouveau être très heurtée.

 

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