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Je suis venu, j’ai vu, j’ai survécu …

Sophie Lelarge
Sophie Lelarge
Chief Revenue Officer

Je me permets de publier cet article de Guy:

… survécu à la délirante, dantesque, effarante circulation d’Hanoi. La première confrontation
est effrayante, on est tétanisé devant ce flot continu de motos qui coule devant vous,
impénétrable, infranchissable, et surtout pas linéaire ni étale : chacun change de file ou de
direction environ 200 fois par kilomètre, et se positionne de préférence complètement à droite
juste avant de tourner à gauche et de franchir le flot en plein travers. Ou inversement.
Parfois, de nuit dans une rue à sens unique de 30 m de large entièrement occupés, vous vous
retrouvez avec un vélo sans lumière à contresens : rien de plus normal, il a ainsi gagné 500 m sur son trajet. Le clignotant est inconnu.
Le véhicule de prédilection est une super-moto de production locale, parfaitement adaptée à
son milieu. Deux ou trois marques se partagent le parc, mais le must actuel est la Honda Wave (97 cm3, 4 temps, une boite de vitesses géniale sans embrayage).
Wave ou pas, toutes ces motos sont parfaitement silencieuses (que n’avons-nous pas les
mêmes en France !), ne fument pas et sont d’une solidité à toute épreuve. Il faut dire que le
comotorage1 est abondamment pratiqué, jusqu’à deux adultes et trois enfants sur la même moto. On peut tout aussi bien transporter un téléviseur 123 cm non attaché sur le porte-bagages, ou 50 canards vivants. Les scooters font également une percée conséquente, surtout chez les filles.
S’il n’y avait que les 2 roues, la chose pourrait être comprise. Mais il y a aussi les voitures, de plus en plus nombreuses. Et pas que des petites, surtout dans les beaux quartiers ! Par principe, l’automobiliste hanoïen ne tolère personne devant lui, ni moto ni auto. Donc, il klaxonne pratiquement en continu pour faire dégager le passage. Totalement usé au bout de 10.000 km, le klaxon doit être changé à chaque vidange, en même temps que le filtre à huile.
Mais me direz-vous, une telle conduite est incompatible avec ce que l’on sait de l’Etat vietnamien, dont on suppose qu’il sait faire aller tout ce monde bien droit et sans bruit ! C’est mal connaître ce peuple fier qui avance quoi qu’il arrive, tous dans la même direction, mais chacun à sa manière !
Les jours passent. Vous prenez le taxi quatre fois par jour, et quand vous êtes à pieds, vous commencez à oser traverser le flot, au péril de votre vie. Peut-être même que vous faites un trajet sur le siège arrière d’une moto, toujours au péril … Et la chose s’éclaircit, le monstre se fait moins menaçant : tous ces motocyclistes appliquent une conduite totalement opportuniste, chacun prenant immédiatement possession du bout de bitume qui se libère devant lui, à gauche ou à droite. C’est une conduite asynchrone, qui optimise le temps et l’espace routier au maximum. Point d’agressivité dans tout ça, simplement l’obsession de gagner un peu de temps, tellement important pour ces gens qui ne s’arrêtent jamais …
Et je me prends à rêver. A rêver d’un monde occidental moins policé, avec moins de règles,
d’interdictions et d’obligations. Moins de radars. Un monde où l’on pourrait conduire de manière
plus spontanée, plus opportune nous aussi, plus en rapport avec l’état instantané du trafic et de la météo. Mais je sais que les bien-pensants veillent, et ne m’accorderont rien.
Bon, p’têt que je vais émigrer au Vietnam, après tout ? Mais faudrait pas qu’ils me fassent
manger par terre du chien ou du cobra ! Ca non !
Guy LASNIER
1 Comotorage : néologisme basé sur l’analogie avec le covoiturage, dont les français parlent tant mais qu’ils
pratiquent si peu …


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