Selon un article de la tribune.fr du 05/11/2013, 56% des PME n’ont jamais entendu parler de SEPA !
Ce chiffre impressionnant laisse transparaître à quel point la communication a été sommaire sur ce sujet et à quel point il y a un manque d’intérêt évident (voire une réfraction au changement) dans certaines entreprises. Pourtant ce projet est remarquable à plusieurs égards et apporte de réelles avancées sur les plans technique et fonctionnel.
Qu’appelle-t-on le SEPA ?
Le projet SEPA (« Single Euro Payments Area » ou Espace unique de paiement en euros) est un projet européen qui s’inscrit dans le prolongement du passage aux pièces et billets en euros. L’idée est d’avoir une homogénéisation des moyens de paiements dans la zone euro : mêmes protocoles, mêmes formats.
Disponible depuis 2008, ce nouveau format s’appuyant sur le protocole ebics (protocole sur IP, utilisant des messages XML véhiculés par le standard HTTPS) devra obligatoirement être utilisé par toutes les entreprises à partir du 1er février 2014.
Quelles avancées ?
Fonctionnellement, la principale avancée de ce nouveau format SEPA reste la transmission de bout en bout du motif de l’opération fourni par le donneur d’ordre. L’intérêt de ce libellé sur 140 caractères est de faciliter les rapprochements comptables automatiques pour les entreprises. Cela peut paraître anecdotique mais pour une entreprise qui possède plusieurs banques et des centaines de transactions sur chacun de ses comptes, le rapprochement automatique est un vrai gain de temps. Il existe bien sûr des logiciels qui assurent ce service mais qui se limitent pour la plupart à un rapprochement sur la base du montant, d’une date et d’un numéro de chèque, au mieux. Avec ce nouveau format, le rapprochement pourra être effectué sur la base d’une information transmise par le donneur d’ordre, unique, qui limitera fortement les rejets et les approximations.
La seconde avancée, qui me paraît tellement évidente dans une Europe qui se construit, est l’unicité des tarifs pour les virements quel que soit le pays destinataire et quel que soit le montant, en zone Euro naturellement.
Techniquement, l’abandon de l’ancien format propriétaire au profit du protocole IP, l’utilisation du XML pour le format des fichiers et l’utilisation du HTTPS pour la sécurisation des transferts restent les principales avancées. Je mettrai ici un petit bémol en retour d’expérience personnelle sur la disponibilité quotidienne des fichiers. L’automatisation multi-banque reste assez aléatoire (et nécessite donc souvent une intervention manuelle) pour la récupération des fichiers de relevé qui ne sont pourtant pas les principaux impactés par le SEPA (si ce n’est par l’adaptation de la longueur du motif de l’opération dont je parlais plus haut).