Mercredi 28 mai dernier, je me suis rendu avec Mickaël au M2M day organisé par Wavenis Open Standard Alliance (Wavenis OSA). Coronis & Orange, les deux membres principaux de l’alliance, qui en compte déjà 20, se chargent de promouvoir sa normalisation auprès du IEEE sur le 802.15.4g.
Coronis est notre client depuis 5 ans. Leur métier est de concevoir des systèmes de mesures basses consommation (fluide, pression, température, …) communiquant. Pour faire court, le capteur prend des mesures régulièrement (10/heure, 1/jour, …) et il renvoie par exemple ces informations une fois par jour à un concentrateur par liaison HF. Ce dernier est plus communiquant (GSM), il renvoie les informations à une plateforme centralisée. C’est cette solution que nous faisons évoluer depuis le début de notre relation avec Coronis. Dans cette solution, Wavenis est un protocole radio HF sur les couches 1 & 2 du modèle ISO.
A l’étonnement de tous, cette journée a rassemblé près de 120 personnes venue de France, d’Angleterre, d’Australie, … . Les profils des personnes présentes étaient très variés : clients finaux, fournisseurs de solution, fournisseurs d’infrastructure, fournisseurs d’énergie, … Tout ce petit monde était présent pour exprimer ces souhaits de voir augmenter l’utilisation de Wavenis et de pouvoir utiliser un protocole commun à tous.
J’ai pu constater qu’à différents niveaux de la chaîne il y a une motivation commune pour un consensus de communication. On sait que le choix des uns ne contentent pas tout le monde. Et il est vrai que la démarche d’un leader mondial d’ouvrir sa technologie est un pari risqué dans un domaine où la concurrence est forte, où de nouvelles concurrence arrivent vite. Mais la courte histoire de l’informatique et des réseaux a montré que le plus transparent, le plus OPEN est souvent celui qui l’emporte.
A Pentalog, nous n’avions pas été habitué à voir ces capteurs utilisés dans la vie courante (https://www.tf1info.fr/). Les solutions sont orientées vers l’industrie de l’eau et du gaz. Mais dans ces temps à coloration verte, cela se généralise à grand pas. On parle de marchés de plusieurs centaines de millions de capteurs. Le concept du SmartHome (ex-domotique, mais en moins science fiction) s’étend également au SmartCity. Nous arrivons donc à ce monde « intelligent » où des capteurs de toutes sortes vont être disséminés. Et c’est là que le débat d’expert commence. Il va falloir adresser une quantité phénoménale d’équipements alors que faut-il utiliser comme couche de niveau 3 ? L’IP semble être le bon consensus pour faire converger ces équipements vers des réseaux communs pour faire le lien avec les opérateurs télécoms. L’IPv4 avec ces 4,2 milliard d’adresses est déjà oublié, à bout de souffle. Tout le monde a parlé IPv6 car avec plus de 667 132 000 milliards d’adresses IP au mètre carré de terrestre surface. La saturation du nombre d’adresse semble repoussée de quelques années. De plus des solutions existent déjà pour ces environnements sans fils (6LoWPAN – Ipv6 over Low power Wireless Personal Area Network). De leur côté, les opérateurs ont tout intérêt a être impliqués dans ces sphères car ce sont leurs réseaux qui transporteront ces informations. Il est préférable pour eux que cela converge avec leurs choix présents.
Ce ne fut pas seulement un débat d’expert. Le champ d’action de ce protocole ouvre de nouvelles réflexions sur la gestion multi-énergie, de la micro-production d’énergie, le transport d’information vers les bons interlocuteurs, l’attention à l’environnement, …
Cette journée consacrée à la communication Machine-to-Machine (M2M) correspondait à l’idée que l’on se fait du monde de demain : très communiquant, très « surveillé » et où la convergence des communications est fondamentale. Encore une fois, le pari de notre client d’ouvrir son protocole à la norme est risqué. Mais cela me semble être une bonne voie pour continuer à exister face à l’explosion de ce marché.