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Et si les freelancers devenaient des franchisés de plateformes modernes au lieu de vendre leurs compétences à Rungis ?

Frédéric Lasnier
Frédéric Lasnier
Chief Executive Officer

Il faut se méfier de l’air du temps et des modes. A lire les billets d’un peu tout le monde, et donc les miens aussi, on aurait vite l’impression que le freelancing est devenu une sorte de panacée universelle du travail. L’explosion du nombre de travailleurs sous ce type de contrat, dont l’immense majorité est volontaire pour cette évolution, ne doit pas cacher des tas de petits problèmes que pas mal de startups déjà se sont proposées de résoudre.

La plupart du temps elles le font dans une vision bien française et très peu exportable, liée aux avatars de notre droit du travail. Il y a la startup qui propose un CE, la place de marché verticale qui ubérise un secteur non compétitif… j’en passe et des meilleurs. Il y a aussi ceux qui ont l’idée de lancer une protection sociale, pour ceux qui ont décidé d’y renoncer ! Bref, chasser le naturel… Les startupers français rêvent d’assurance et de mutualisation.

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Et si les
freelancers devenaient des franchisés de plateformes modernes au lieu de vendre leurs compétences à Rungis ? C’est le projet auquel nous nous attaquons avec SkillValue Freelancing

Il y a pourtant sans doute des choses plus spécifiques à faire qui pourraient compléter efficacement l’indépendance et la sécurité financière du freelancer… mais dans un esprit bien plus libéral. Leur besoin fondamental est simple : augmenter simultanément leur revenu et maximiser leur indépendance. De même, toujours sous l’emprise du tout nouveau tout beau, on en oublierait presque que les vrais problèmes ne commencent qu’à peine à émerger et que leur solution ne peut-être de reproduire les modèles qu’ils ont abandonnés délibérément.

Les freelancers ont besoin qu’on analyse leurs problématiques avant de commencer à leur proposer des solutions

Les freelancers ne sont pas des gens différents des autres. Ils préfèrent eux aussi travailler sur des sujets dans lesquels ils trouvent du sens, ils préfèrent eux aussi que leurs missions les fassent grandir, à quelque niveau que ce soit. Ils sont pourtant assez nombreux, du moins dans la sphère techno, à n’avoir pas forcément résolu le mal être qu’ils ressentaient lorsqu’ils étaient salariés de SSII en régie. Et pour cause, puisque leur job et le rôle qui leur est dévolu est bien souvent resté le même.

Il doit auto définir, seul, la valeur qui est la sienne et n’appartient plus à aucune structure. Oh, ce n’est pas que la SSII ou l’agence de base soit exactement le genre de structure d’évolution dont on rêve, mais pas mal ont tout de même fait des progrès, ces dernières années, dans la transformation agile, l’évolution backfront, l’intégration du SAAS et ont su faire des propositions de formation et d’évolution à leur personnel.

Finalement, lorsque l’on travaille dans la technologie, on sait qu’on ne sait pas tout et que l’on va travailler en interaction avec d’autres personnes. Le sentiment qui en résulte peut être complexe. Appartient-on à la chaine de valeur ou n’est-on qu’un robot mono-tâche ? Dans les sociétés de technologie ; c’est souvent là-dessus que se construit la fierté de l’appartenance, bien plus que grâce au baby foot ou au chief happiness officer. Ceux qui fabriquent un produit hype, en équipe, sont bien plus heureux que ceux qui sont le dixième remplaçant du gars qui a tenu le même poste sur une vieille application bancaire.

Face à ces problèmes, le freelancer, lui, est seul. Il doit s’inspirer seul, concevoir son évolution seul (ce qui n’est pas sans avantage non plus). Personne ne s’investit vraiment dans son arrivée dans une nouvelle mission (à la différence du salarié), personne ne s’investit dans sa sortie (toujours à la différence du salarié et même du collab de SSII).

Le freelancer a la liberté de choisir sa mission… oui et non.

Car finalement, le risque post mission reste un sujet difficile dès lors que nous parlons de quelqu’un qui recherche des sujets précis, longs et profonds. In fine le gain financier supplémentaire par rapport à un salarié n’est pas toujours suffisant pour faire la jonction avec la prochaine mission intéressante. Le risque de devoir intercaler quelques tâches plus vivrières est réel. Plus il y a des missions alimentaires, moins il a le temps de se chasser la bonne mission.

De ce constat, je tire plusieurs enseignements essentiels :

  1. Le freelancer a besoin de quelqu’un pour l’aider à faire des choix de missions qualitatives qui matchent ses objectifs et seront satisfaisantes d’un point de vue qualitatif, pour les 2 parties. Qualifions cette personne de CTO.
  2. Le freelancer a besoin de quelqu’un pour parler de son évolution de carrière et des évolutions du marché. Je donne un exemple. Hallucinant de voir comme en un an, les dev mobiles ont évolué des langages organiques vers les solutions multi-plateformes. Les devs en question, je vous le dis, ne comprennent pas ce qu’il s’est passé. Disons que là encore, il s’agit d’un CTO.
  3. Le freelancer a besoin de sécurité financière car on ne sait jamais. Lui aussi il a des remboursements et une famille.
  4. Le freelancer a besoin de pérenniser la relation commerciale avec son client pour préparer l’avenir.

Construire une réponse sérieuse et libérale à toutes ces questions sera le fil conducteur de notre proposition en ce qui concerne le freelancing des métiers de la tech. Pour la plupart, ces questions sont commerciales, comme celle d’établir une relation stable avec son client. D’autres sont financières, comme celle de s’assurer une sécurité en cas de coup dur. Et les autres sont un peu RH, alors que le free a décidé justement de s’affranchir de toute hiérarchie.

Ma réponse est la suivante. Il faut rénover en profondeur les services des plateformes de freelancing et on-boarder beaucoup plus sérieusement les free dans l’offre d’une plateforme très qualitative, en leur proposant de participer à une vraie communauté de freelancers, vraiment outillée techniquement, qui leur permette d’aller beaucoup plus loin avec chacun de leur client, en proposant à ces derniers des outils, des services et des solutions qui pourraient leur garantir des revenus dans le futur, c’est-à-dire bien après la fin de la mission.

Est-ce un rêve ?

Imaginez ainsi un free qui avant de commencer sa première mission a parlé avec un CTO de la plateforme, qui lui a décrypté l’environnement qu’il trouvera chez le client, les problématiques que lui-même a repéré pendant sa phase de découverte et lui décrive l’arsenal des services et solutions qu’il pourra proposer une fois en situation : hosting, consulting, devops, centre de dev, de test, de support. Le free lui-même construit son empreinte chez le client, devient plus précieux, le dépanne ou trouve les solutions pour le structurer. Tout ce qu’il a vendu ainsi continuera à lui rapporter tant qu’il y aura un chiffre d’affaires. Par la suite, il pourra rappeler son client et lui proposer des solutions en dehors de lui-même. Il reste indépendant mais rejoint un projet bien plus vaste. Une sorte de franchisé du service digital, dans un rapport unique sur le marché entre le freelancer, le client et la plateforme qui élabore et package les services.

Ses 4 priorités sont ainsi couvertes, sans achat de services externes ou de cotisations à des services en totale contradiction avec leur démarche de libération de tout ce qui est mutualisé, fiscal et ponctionnant. Vendre plus, vendre après la mission pour décorréler leur revenu du temps en mission et de leur production personnelle.

C’est le projet auquel Benoît Fillon, Eric Gouin et moi, nous croyons et nous avons décidé de nous attaquer. Il va falloir concevoir l’ensemble des packages de services qui compléteront au mieux les missions d’un freelancer et attaquer des sessions de présentation de notre concept aux communautés de développeurs indépendants que nous adressons partout. Plein de challenges fantastiques en perspective.

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