Pentalog grandit beaucoup et rafle parfois des budgets très conséquents auprès des plus grosses entreprises mondiales. Plus grosses, ça veut dire cotées, ça veut dire plus médiatiques, plus chartées, plus visibles, plus… politiquement correctes. Et je ne leur jette pas la pierre, c’est un système. Mais bien entendu, il nous faut les suivre dans ces politiques. Nos services doivent être compatibles, intégrables.
Je dois dire qu’en ce moment les petits camarades entrepreneurs me font bien rigoler dans mon facebook. C’est pas méchant les gars, mais là, ça tourne au ridicule. C’est à celui qui réseautera le plus vert, proposera le dernier machin vert ou un zigwiwi en rotin. Quelle belle énergie 🙂
Mais que faire, comment puis-je nous éviter, à nous aussi, de plonger dans cette hystérie collective, puisque précisément, Pentalog est désormais un fournisseur, parfois stratégique, d’entreprises extra-vert(i)es ?
Nous avons pas mal réfléchi à la question, avec, je le reconnais, plus de considération pour la communication associée que pour le niveau de CO2 produit par nos activités. Je fais en effet partie, à titre plus personnel, de ceux qui pensent que la solution aux problèmes de la planète est plus à rechercher dans les philosophies et religions que dans les comportements de consommation. Lesquelles doivent intégrer le besoin énergétique de l’élevage pour la viande, des tracteurs qui produiront les céréales, et les bateaux de pêche qu’il faut pour nourrir 6 milliards de personnes. Dans les trois grands monothéismes, il vous est en effet demandé de « croître et de multiplier ». Et je ne crois pas avoir entendu parler, jusqu’à ce jour, de versions vertes des trois livres. La déclinaison de ce dictat venu d’en haut a gagné tant les conservateurs, évidemment, que la gauche, comme nous le montre, particulièrement en France, l’arsenal législatif de la politique familiale, qu’elle revendique avec autant de ferveur que Christine Boutin !
Alors oui, évidemment, quand on est 6 milliards (de joyeux fêtards crapoteux, comme le dit le poète), il faut s’organiser, pour cultiver, produire, pêcher… Bref, je ne crois pas à ce blabla millénariste (les tempêtes, les sauterelles, bientôt on nous dira que les tremblements de terre à répétition sont le résultat de l’extraction pétrolière !). Et encore quelques années de plus et nous basculerons dans une forme d’animisme post industriel qui fera bien rire Pasteur et Leibniz, de là où ils sont.
Mais pourquoi pas ? Dans les années 50 à 70, des scientifiques éclairés ont expliqué aux français qu’il fallait ingurgiter 5 produits laitiers par jour (je pense plutôt qu’il s’agissait de consommer des excédents)… et ils l’ont fait, s’engageant résolument sur la voie du cholestérol pour tous ! Mais au diable le rationalisme, Le Grenelle de l’environnement et la taxe piquenique nous ont montré la voie et nous devons tous carburer à la menthe fraiche. Pentalog verdira donc avec la même conviction que le reste des entreprises… Mon opinion ne compte pas.
Dans ce cas, tant qu’à faire, pourquoi ne pas sortir des sentiers battus du green IT (la consommation des serveurs, des clims, des salles serveurs et des bureaux), certes sans les oublier, pour se poser de vraies questions énergétiques liées à la production logicielle ? Après tout, les scientifiques qui s’expriment sur le sujet montrent bien que la vérité n’est pas à la portée du premier venu. Alors, allons-y, enfourchons le paradigme à la chlorophylle et poussons plus loin le raisonnement. J’ai donc fait appel à un cabinet spécialisé, dirigé par deux amis, moins sceptiques que moi et plus scientifiques et, avec Pierre Peutin, nous avons réfléchis à ce que pourrait être un green IT de l’industrie logicielle.
A suivre…
PS : je ne voudrais pas passer pour un réac de base. Je ne vois pas en effet l’intérêt de faire de la fumée quand on peut éviter d’en faire. Je crois dans les énergies renouvelables et à leur efficience. Je ne crois en revanche pas qu’elles nous apporteront, pas plus qu’aucune autre innovation, la solution à un problème qui est essentiellement un problème démographique, un problème d’eau à extraire ou à dessaler, un problème de production de masse de protéines et d’hydrates de carbone. A cela, je ne vois pas la solution et je crains que le discours d’aujourd’hui adresse moins de 5% du problème.