Lundi soir, j’assistais à une table ronde du G9+ à l’ESSEC Paris sur le Cloud et le SaaS : “Une révolution ou juste une bonne résolution ?”. Les objectifs affichés étaient de clarifier le jargon du Cloud (IaaS, PaaS, SaaS, Private Cloud, …), faire un bilan du marché et de son avenir, et les usages du SaaS.
Les fournisseurs comme Microsoft France (MS), Google, la filiale de virtualisation NEOCLES d’Orange Business Services (OBS), ESDI, BeezBox, Aragon-eRH intervenaient auprès de clients finaux comme Chronopost, l’ESSEC et la Lyonnaise des eaux.
L’assistance et moi avons pu avoir un aperçu des définitions du jargon “Cloud” par Didier Krainc, le Directeur Général IDC. Il nous a aussi présenté l’état du marché et ce que cela représentera bientôt (40 milliards d’Euros en 2013 contre 9 actuellement). C’était concis et très parlant.
Ensuite, nous avons eu droit a une présentation toute commerciale des offres “Cloud” d’OBS (qui est plus de la virtualisation que du Cloud) et de MS (une pléthore d’applications généralistes portées en SaaS). ESDI a présenté le fait que les éditeurs logiciels ayant un business modèle basé sur la vente par licence, ont de très grosses difficultés à passer à un business modèle basé sur de la vente à l’acte ou au temps passé, et pire, doivent le faire maintenant dans l’urgence faute de l’avoir anticipé.
L’impression générale que j’en retire, c’est que le marché est très prometteur mais que les offres actuelles sont encore loin des promesses données il y a plus d’un an par tout le monde :
– Les offres les plus abouties sont du IaaS (Infrastructure as a Service) : mise à disposition d’infrastructures facturées au temps passé ou à la ressource utilisée. Peu de PaaS, et le SaaS doit encore s’étoffer.
– En terme d’interopérabilité entre les “Cloud”, j’ai l’impression de revenir à la fin des années 1990 (Ethernet VS Token Ring) : les grands fournisseurs préparent une offre basée exclusivement sur leurs applications alors que le Cloud devrait nous permettre de choisir l’application qui nous convient le mieux, qu’elle que soit l’éditeur de celle-ci.
– En termes de communications entre les applications elles-mêmes : il va devenir de plus en plus facile de “louer” une application pour faire une tâche précise, mais personne n’a parlé de “comment” les informations de cette application seront transmises à la suivante de manière simple et transparente pour l’utilisateur.
Donc attention à la structuration du marché du Cloud, personne ne souhaite de nouveaux silos qui nous bloqueraient de nouveau dans nos choix !
La table ronde sur le SaaS était quant à elle moins marketing et plus orientée end-user, et intégrateur. Luca S; Paderni (EMEA Google Enterprise) qui est intervenu lors de cette table ronde, s’est fait discret sur ses offres Cloud, il est parti du principe que pratiquement tout le monde les connaissait (”nous sommes une jeune société de 20 000 utilisateurs”). Avec les autres intervenants, il a présenté les changements majeurs amenés par le SaaS :
– Le métier d’intégrateur est en train de changer de manière irréversible sur les principaux marchés verticaux (RH, finance, marketing, commercial, administratif, logistique) : là ou il fallait 35 consultants pendant 2 ans pour installer un ERP, il en faut désormais moins de 10 pendant 3 mois, et une grande partie du travail s’effectuant principalement à distance. Le mot d’ordre n’est plus infrastructure/technologie, mais métier/compétence (et sécurité).
– L’innovation devient accessible de plus en plus vite : avec le SaaS nous ne parlons plus de version logicielle, mais de fonctionnalités à accepter ou pas, de mettre en œuvre. Les tests de validation deviennent très importants car la recette se fait directement en production par les utilisateurs finaux.
– Les DSI doivent maintenant s’ouvrir et accepter d’aider le business de leur entreprise à aller plus vite et plus loin. Ils doivent faciliter le changement dans l’entreprise et superviser les ressources pour les refacturer en interne suivant les projets et les besoins.
Le Cloud semble réduire les délais ce qui montre une fois encore l’importance de la communication entre les différents acteurs et de la pertinence de l’information. Pour ma part, je pense que le réseau social d’entreprise est une partie de la réponse à ce dernier point.
Consultez notre offre Cloud sur notre site web.
fred
juin 3, 2010 à 17:24Hi Mike. Il est très clair que la tentation des grands aujourd’hui et de ne pas aller trop loin dans les investissements dans ce contexte très difficile. Je trouve aussi que l’approche intellectuelle du sujet n’est pas à la hauteur et ne permet à personne de transformer le cloud en Business Model gagnant gagnant. Je continue, malgré la faiblesse morale des acteurs qui se positionnent en leader, de croire que le cloud est une des clefs de l’avenir. Nous allons procéder en trois ou quatre étapes, et autant d’offre, pour finaliser (non, c’est pas possible) la contribution de Pentalog au cloud computing… mais tu le sais bien 😉
Mike
juin 4, 2010 à 11:55Oui Fred 😉 Nous ne sommes pas les seuls à nous en rendre compte, dans un article LeMondeInformatique.fr, Jim Whitehurst le PDG de Red Hat donne la même mise en garde : « L’architecture Cloud doit être certifiée pour permettre le déplacement des applications en son sein, sinon nous risquons de voir les clouds être à l’origine de blocages. Une fois que les utilisateurs sont engagés dans un mode de fonctionnement, il leur est difficile de bouger. ». La suite de l’article se trouve ici : http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-jim-whitehurst-pdg-de-red-hat-attention-au-verrouillage-des-clouds-30821.html