Voici la traduction d’un article rédigé par Marius Istrate sur le Pentablog anglais :
Un peu d’histoire
En 2004, lorsque j’avais 20 ans et que j’étais un étudiant de 2éme année en Ingénierie Electrique et Informatique, j’ai profité d’une des rares occasions que le gouvernement roumain offrait à ce moment-là aux meilleurs étudiants (appelons-les geeks, pour plus de simplicité) : j’ai ouvert ma première entreprise. C’était presque gratuit et avec considérablement moins de bureaucratie que dans les années 90. J’ai fait équipe avec un de mes collègues, avec qui je partageais une chambre dans le dortoir universitaire, et nous avons tout de suite commencé à travailler sur le design et la programmation de petites applications web pour les PME. Puis, nous avons fait la même chose pour quelques ONG et OBNL et même pour la campagne des certains politiciens pendant les élections parlementaires (ces dernières ne se sont pas avérées très lucratives pour nous ; en effet, elles ont plutôt conduit notre business à une impasse en 2008).
La copine d’un autre collègue de dortoir était notre comptable et d’autres amis intervenaient et nous aidaient à terminer des tâches lorsque les délais étaient extrêmement serrés. Je me souviens en particulier d’une nuit, avec une caisse de bière, passée avec 4 autres personnes collant certains matériaux de présentation que nous avions conçus et imprimés ce jour-là et que nous devions livrer le lendemain matin.
Le développement du design graphique, de la programmation, de l’e-marque & de l’e-produit avait fait un grand pas en avant à cette époque : éditeurs de logiciels, designers, publicitaires, allaient s’installer dans les dortoirs. Les communautés open source s’imposaient de plus en plus, en exploitant tous les avantages du www. Le web devenait incontournable et accessible à monsieur tout le monde.
Quelques années plus tard, ce mouvement a ouvert la voie à certaines entreprises très intéressantes : Facebook est le plus célèbre produit de ce mouvement : des logiciels faits par monsieur tout le monde, pour monsieur tout le monde. Il y a encore bien d’autres d’exemples de ce genre.
Ce qui a changé
Ce que je veux dire, c’est que nous assistons aujourd’hui à un mouvement similaire, mais qui implique cette fois-ci l’ingénierie matérielle (hardware). Je viens de rendre une visite à un de mes bons amis qui est un architecte et designer à Rotterdam – il a acheté une imprimante 3D sur kickstarter.com à un prix abordable, afin de prototyper ses idées plus facilement. Il a pu me donner un aperçu des principes de fonctionnement avec des connaissances limitées en ingénierie électronique.
Selon Joi Ito dans cette conférence TED, les entreprises comme Samsung ont maintenant bouclé la boucle entre le prototypage et la fabrication : en 24 heures, tout designer peut voir ses idées imprimées en 3D, intégrant la partie électronique et la logique logicielle qui est simplement dérivée et intégrée pour leur nouveau projet. Les designers travaillent maintenant dans leurs usines ; ils ne sont plus isolés dans des bureaux, réalisant des croquis de leurs idées. Samsung a même commercialisé ces imprimantes 3D industrielles à grande échelle sur leur site web.
Les cartes de développement sont maintenant extrêmement abordables, avec des tarifs à partir de 20 euros pour un kit de base Arduino. Raspberry PI et d’autres kits de développement – ARM ont suscité l’intérêt des développeurs et ont permis de raviver l’étincelle de la créativité.
Tandis que les produits logiciels purs ont tendance de devenir « gros » et « difficiles à comprendre » (réseaux sociaux, big data, logiciel cloud), les dispositifs hardware deviennent de plus en plus petits et faciles à programmer. C, un langage de programmation vieux de 40 ans, est encore considéré comme le langage de programmation le plus populaire, selon plusieurs études.
Je suis évidemment curieux de voir ce que cette révolution va apporter – mais la construction de votre propre laboratoire R&D et le prototypage n’ont jamais été aussi faciles !