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Systèmes embarqués – IoT

Le Quaternaire : eh oui nous avons (enfin) changé d’ère !

Mickaël Hiver
Mickaël Hiver
Revenue Operations Manager

Le Quaternaire est un concept économique développé dans les années 2000 par l’économiste Michèle Debonneuil et qui s’inscrit comme l’évolution naturelle des secteurs économiques définis par les économistes Jean Fourastié et Colin Clark, à savoir :

  • Le secteur primaire : collecte et exploitation des ressources naturelles (matériaux, énergies, certains aliments)

  • Le secteur secondaire : industries de transformation des matières premières (produits finis)

  • Le secteur tertiaire : industries de services, principalement immatérielles (p.ex. conseil, assurance, services à la personne, sécurité…)

Quaternaire

Le Quaternaire prend enfin en compte la mutation économique que vit la société depuis plusieurs dizaines d’années déjà.

La transformation numérique, les évolutions technologiques, le développement des systèmes experts (popularisés sous le nom d’intelligence artificielle), le traitement des données ou encore la connectivité quasi-globale ont bouleversé le paysage économique (certains vont même jusqu’à parler de « guerre ») ; force est d’admettre que le Quartenaire trace (enfin) les contours de la mutation économique que traverse la société.

Economie Quaternaire : définition

Voici quelques exemples qui rendent le concept plus concret :

  • se maintenir en forme : trackeur d’activité + smartphone + service de coaching personnalisé

  • réduire mes coûts énergétiques : station domotique + station météo + compteur intelligent + box internet

  • alerter les secours en cas de problème cardiaque : trackeur d’activité + smartphone + suivi médical personnalisé + assurance

  • contrôler l’alimentation de mon chat : puce RFID implanté + distributeur de croquettes connecté + box internet + service vétérinaire online

  • aller à un RDV : calendrier partagé + service de secrétariat online + service de transport (VTC, train, métro…)

En d’autres termes : 1 besoin = X produits + Y services.

Une question demeure : l’économie française est-elle prête à faire face à la 4e révolution industrielle ?

L’industrie 4.0

L’industrie 4.0 se caractérise par la transformation des moyens de production avec l’apparition d’usines « intelligentes ». A la différence des révolutions industrielles passées (mécanisation de la production, production de masse et automatisation de la production), la 4e révolution industrielle, ou Industrie 4.0, se montre bien plus rapide et exponentielle, sans compter qu’elle touche quasiment tous les secteurs dans le monde.

Inévitablement, comme dans toute révolution industrielle, des activités, des économies et des territoires seront plus fortement impactés que d’autres. La réaction et l’anticipation doivent donc venir des entreprises mais aussi de l’Etat.

Le risque ? Accentuer les fractures sociales et économiques, créer/déplacer des zones de concentration d’activités et des zones oubliées. Un risque d’inégalités renforcées énoncé par les économistes Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee.

Quels pays pourraient ressortir gagnants de cette nouvelle révolution industrielle ? Sans surprise, il s’agira des pays les plus robotisés où le taux de chômage est également le plus faible, à savoir l’Allemagne, Singapour, la Corée du Sud et le Japon. Ce sont ces mêmes pays qui fabriquent de nouvelles technologies et qui exportent des biens à très forte valeur ajoutée.

D’après une étude de 2017 conduite par l’IFR, la France arrive 14e en termes de densité en robots industriels en 2017 et ce, malgré une hausse de 60% entre 2010 et 2017. Les USA arrivent à la 8e places, tandis que les 4 premières places sont respectivement occupées par la Corée du Sud, Singapour, le Japon et l’Allemagne.

La 4e révolution industrielle passera par les systèmes cyber-physiques

Les pays souhaitant se positionner comme leader de la 4e révolution industrielle devront être à la pointe des systèmes cyber-physiques (ou CPS : cyber-physical system), où, comme son nom l’indique, la frontière entre le monde physique et le monde virtuel est abolie grâce à l’intelligence artificielle. Ce concept, défini dans les années 2000 par le Pr. Edward A. Lee de l’université de Berkeley (Californie) désigne des entités physiques commandées et contrôlées par un réseau d’éléments informatifs qui transforment les données physiques en données numériques pour agir sur le monde physique.

Les systèmes embarqués ne sont plus isolés mais communiquent entre eux et se nourrissent continuellement des informations reçues par les capteurs afin de commander les actionneurs, rendant ainsi le système entièrement autonome.

Grâce aux CPS, l’usine du futur pourra adapter sa production en fonction des informations reçues par le monde extérieur. De ce fait, la production se montrera plus Agile en faisant preuve d’une plus grande flexibilité, d’une vitesse accrue et d’une efficacité démultipliée.

Dès 2014 les USA, l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, le Japon et la Chine ont mis en place un programme national dédié à la recherche et au développement des architectures numériques des CPS. Il devient urgent pour la France d’instaurer un plan de mutualisation des technologies relatives aux CPS afin que l’économie nationale n’accumule plus de retard qu’elle n’en a déjà.

Néanmoins, notons que les entreprises françaises opératrices de réseau physique sont bien implantées dans le territoire national et commencent à mettre en œuvre l’approche cyber-physique pour la gestion du réseau, à l’instar d’Isiom ou encore de Coronis.

 

Note de l’auteur : L’article a d’abord été publié en octobre 2015 et a été modifié au regard des nouvelles connaissances acquises sur le sujet.

 

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