Cela fait quelques mois maintenant que je ressens une pression commerciale accrue de la part des sociétés offshore indiennes… On les savait aggressives mais là ça devient du harcèlement. Il ne se passe plus un jour sans que je reçoive quelques mails ou coups de fil de prospection. C’est sans doute révélateur de quelques difficultés, comme le souligne un article publié récemment dans la presse spécialisée anglophone, annonçant que Gartner s’attend à un ralentissement de la croissance du business offshore en Inde… Infosys s’attend même pour la première fois de son histoire à enregistrer une baisse de CA sur 2009, de l’ordre de 3 à 6%.
Comme explication, il y a bien sûr les conséquences de la crise économique mondiale : les clients ont tendance à diminuer le volume de leurs opérations, ils cherchent à renégocier les prix. Mais avant ça et de manière générale, il y a aussi l’augmentation des salaires, le turnover, les problèmes d’infrastructure, le scandale Satyam, l’attentat de Mumbai… bref, la réputation de l’Inde en a pris un coup ces derniers temps… Cela profite à d’autres destinations comme l’Europe de l’Est, le Brésil, le Vietnam, qui semblent faire de plus en plus d’ombre au géant. Il est vrai que l’Inde est le must pour les très gros contrats qui nécessitent la mobilisation de ressources colossales en un temps record mais ces clients là ne représentent qu’un petit pourcentage des entreprises qui cherchent à externaliser des développements aujourd’hui. Et pour la constitution d’équipes de 10, 20, 50 ou 100 personnes, il y a beaucoup d’alternatives dans d’autres pays, tout à fait aptes à répondre à ce genre de besoin. Ce sont peut être plutôt ces pays là qui vont profiter de la tendance qui voudrait que la crise favorise le recours à l’externalisation vers des pays low cost…
Bon, il est clair que l’Inde devrait tout de même garder sa position de leader offshore pour encore un bon moment. Effectivement, du point de vue des ressources, les jeunes diplômés en informatique sortent chaque année par dizaines de milliers des universités indiennes. A ce niveau, aucun autre pays ne peut rivaliser, même pas la Chine, qui doit faire face à des problèmes linguistiques qui freinent considérablement le développement du pays sur le marché de l’offshore. Il faut payer 10 à 15% plus cher pour des ressources anglophones et les destinations clés où on trouve ces perles rares sont déjà saturées. Donc les prix montent, et beaucoup plus vite qu’en Inde…
Et puis avec leur expérience, les Indiens savent aussi tirer profit de la montée en puissance des autres destinations offshore nearshore. La plupart des géants indiens ont des filiales en Europe de l’Est, ils sont en train de s’implanter au Mexique, au Brésil.
Ils ne vont pas se laisser voler la plus grosse part du gateau comme ça !
Fred
avril 29, 2009 à 12:45ce qui est réellement intéressant, ce n’est pas de constater que l’offshore indien connaîtra la première contraction de son volume d’affaire, mais de voir que leur part de marché va baisser.
A propos de la contraction du CA indien, il n’y a vraiment aucune surprise. L’offshore indien étant mature, il devrait se contracter dans les mêmes proportion que ses marchés cible.
Les sociétés indiennes en période de crise doivent faire comme les autres :
– améliorer la satisfaction client
– augmenter la productivité pour défendre ses marges sans augmentation des prix
Manou
avril 30, 2009 à 08:21Je rajoute le fait que dernièrement on a de plus en plus des candidatures des indiens qui voudraient travailler en Roumanie.
Fred
avril 30, 2009 à 11:30oui, la crise IT est plus forte en Inde que dans les autres offnear : crise de maturité.
Maxima de Hanoi habite avec un indien expatrié au Vn. Je sais effectivement qu’il y en a en Ro.
Marius I.
mai 1, 2009 à 11:25C’est intéressant ce que ça donne d’un point de vue humain: il faut tenir compte de fait que « les jeunes diplômés en informatique sortent chaque année par dizaines de milliers des universités indiennes ». Je vais compléter: ils sortent par centaines de milliers, et la plupart des boites de taille « moyenne » ont plus de 2000 employés. Alors, qu’est que cette contraction de CA va donner dans un pays ou on a plusieurs informaticiens que la population de la Roumanie? Est-ce que ils auront la possibilité d’aller ailleurs pour travailler? Et si ça se passe, est-ce que ils vont faire mieux que les « locales » – soient ils en Brésil, Vietnam, Roumanie ou Pologne?
J’avais entendu, pendant que j’étais la bas, que les jeunes diplômés ont du mal a rembourser leur crédits d’études, parce ils trouvent plus d’emploi. Ils vont aller en prison alors… en commençant de Juin 2009.
De mon avis, la crise est juste un catalyseur en Inde: ils avaient des problèmes bien avant, sauf que ils étaient bien « caches ». Maintenant ils seront obliges de corriger ce qu’était optionnel avant 2008.
Bui
mai 10, 2009 à 19:06bonsoir,
Le portefeuille de clients Satyam est enormes et la distribution devrait être en Inde à moins qu’ils vont dans les pays NEARSHORE ou Autres relais.
J’ajoute un petit commentaire pour @Fred
– améliorer la satisfaction client { l’Inde compte sur les nouvelles challenges en Hexagonale, en effet, leur part de marche FR représente que 2% sur le Business Global IT), donc pas de surprise que les Indiens deviennent agressives 😉 il veut conquérir de 15% en FR car les difficultés avec les USesche. C’est sur qu’en Inde il y a BEAUCOUP DE compétences, mais quand même difficile d’en trouver ;). UN millard de personnes ??? N’est ce pas ???}
@ Ils sont en surveillance de 10% des effectifs qui ne sont pas performantes, ceux là sont pour eux des réserves, et en temps de crise “MALGRE LEUR OPTIMISE” (ils ont prevu des licienciements massives AMHA).!.
Ah quand meme, et sans parler les nouvelles augmentations d’une heure de travail par jour ; hic hic,
– {augmenter la productivité pour défendre ses marges sans augmentation des prix}
Ah oui, je m’en félicite qu’il y a de plus en plus de Frenchies au Vietnam, n’oubliez pas qu’au VIETNAM, on est en POSITION NEARSHORE avec les SSII JAPONAIS, et COREEN, SINGAPOURIENNE, un marche intéressant ???. N’est ce pas ??
Bonne soirée ! A bientot